mardi 30 octobre 2012

Installation de ICA-Atom pour y importer des IR en CSV…



Dans le cadre d’une formation que je dois dispenser dans un service d’archives départementales, le chef de service me propose, entre autres, de prévoir une séance de démonstration d’un import d’un instrument de recherche (IR) sous forme tabulaire ou CSV sous ICA-Atom (j’avais déjà évoqué ICA-Atom dans un précédent billet).

Proposition louable mais combien délicate. Déjà, sur le site démonstration de ICA-Atom, dans les choix des imports possibles, on nous propose soit une instance XML soit un CSV. Jusqu’à là, tout va bien, sauf qu’il est impossible d’importer quoique ce soit ! le message suivant apparaît:
«Oops! An Error Occurred, The server returned a "500 Internal Server Error". Sorry something went wrong. Try again a little later or ask in the discussion group. What's next. Back to previous page»…
On est bien avancé…

Pour essayer notre cher import CSV, la solution idéale consisterait donc à installer ICA-Atom en local et tester l’import en espérant qu’il y ait un exemple de fichier CSV…mais mille fois hélas, il n’y pas de modèle de fichier CSV ! j’en ai créé un de tout part et essayé l’import…

Exemple de mon fichier CSV : les données de chaque ligne sont séparées par un point-virgule correspondant aux séparations entre les colonnes dans un tableau dont la première ligne serait les éléments de EAD (j’y ai mis les éléments obligatoires genre ead, archdesc, etc., deux niveaux de description)
ead;eadheader;filedesc;archdesc;did;origination;unitid;unitttle;unitdate;unitid;unitttle;unitdate;physdesc;unitid;unitttle;unitdate;physdesc;scopecontent
;;;;;;Z/3/2 à Z/3/23;1er tribunal criminel provisoire;;;;;;;;;;
;;;;;;;;;Z/3/2 et Z/3/3;Minutes de jugements;Avril 1791 à août 1792;594 pièces;;;;;
;;;;;;;;;;;;;Z/3/4;Affaires à parties civiles;8 juin 1791-18 août 1792;;
;;;;;;;;;;;;;Z/3/4, Dossier 1;Appointements;sans date;1 pièce;
;;;;;;;;;;;;;Z/3/4, Dossier 2;Choix des tribunaux d'appel;28 décembre 1791-25 février 1792;2 pièces;

;;;;;;;;;;;;;Z/3/8;Dossiers de procédure;19 février-31 mai 1791;23 dossiers;Pièces de forme (procès-verbal d'arrestation;

;;;;;;;;;;;;;Z/3/8, Dossier 1;Durand (François);19 février 1791;17 pièces;vol d'une montre en or;
;;;;;;;;;;;;;Z/3/8, Dossier 2;Galant (Françoise), femme Mercier, chiffonnière;11 avril 1791;17 pièces;vol d'une redingote;
Mais macache bonnot, ça ne fonctionne pas ! J’en ai parlé à Jean-François Moufflet (j’avais déjà évoqué son nom dans un précédent billet), qui est l'un des rares et excellents spécialistes francophones en ICA-Atom, il m’a aussi laissé entendre que ce manque d’exemple sur le site demo n’est pas très confortable.

Mais commençons par le début. J’ai profité de la présence de Jean-François Moufflet pour installer la nouvelle version de ICA-Atom (1.3) en local sur mon poste. À ce sujet, voici quelques astuces avant de l’installer :

Comme vous le savez, il faut d’abord installer Wamp avant ICA-Atom.
Wamp se trouve sur http://www.wampserver.com/
ICA-Atom sur https://www.ica-atom.org/

0- mais auparavant, pour éviter d'avoir ce message très méchant en installant Wamp :
Aestan Tray Menu a rencontré un problème et doit fermer. Nous vous prions de nous excuser...
AppName : Wampmanager ModName : kernel32.dll AppVer : 1.6.1.33 ModVer : 5.1.2600.5781 OffSet : 00012afb

1.- assurez-vous que votre ordinateur dispose du dernier Service Pack (le 3) et des dernières mises à jour critiques Windows XP (si vous l’utilisez), et pour vous procurer les dernières mises à jour de sécurité, visitez le site Windows Update (procédez à une installation sur XP 32 bits si vous n’êtes pas sûr que vous êtes sur 64 bits).

2.- ensuite, assurez-vous que sur votre Windows XP sont correctement installés Visual C++ 2008 et Visual C++ 2010 (je n’avais installé que ce dernier et Jean-François Moufflet m’a conseillé d’installer les deux)...pour installer ces "Redistributable Package" aller sur :
http://www.microsoft.com/download/en/details.aspx?id=29 (x86)
http://www.microsoft.com/download/en/details.aspx?id=15336 (x64)

3.- installez également dotNetFx40_Client_setup.exe (personne ne le conseille et pourtant ce .exe est spécialement conçu pour exécuter des applications clientes et n’est pas, d’une manière innée, présente sur les postes).

4.- et puis n’oubliez pas qu’il est toujours recommandé d'installer les applications à la racine d'une partition (ici ce sera C:\Wamp) et de ne pas utiliser un nom de dossier comportant des espaces ou des caractères accentués.

5.- s’assurez aussi de laisser le port 80 libre (Skype l’utilise souvent, aussi si vous avez Skype sur votre poste, alors dans les Options de Skype aller sur Outils -> options -> Paramètres avancés -> Connexion et décocher la case "Utiliser les ports 80 et 443 comme alternative." et par la même occasion, vérifiez que le Firewall (parefeu) autorise (et n'interdit pas) les mêmes accès.

6.- souvent, notre anti-virus bloque les accès à l’installation de Wamp, aussi pensez à «autoriser» tous les fichiers Wamp (wamp\wampmanager.exe) ainsi que ceux des Apache et autres Mysql.

7.- si précédemment Wamp avait été désinstallé, alors toujours vérifier que les deux services wampapache et wampmysqld sont supprimés avant d'installer une nouvelle version (pour supprimer un service : Démarrer, Exécuter, Tapez : "SC DELETE " (sources : forum.wampserver.com/).

Donc une fois Wamp correctement installé, place à la nouvelle version de ICA-Atom (1.3), ici pas de difficultés majeures. En suivant le manuel que Jean-François Moufflet a rédigé, il suffit juste d'installer AtoM 1.3 dans le répertoire C:\wamp\www puis de décompresser 2 fois. Une première fois par un clic droit «Extraire ici...» et après apparition d’une deuxième archive au format TAR, la décompressez de la même manière. Résultat : deux autres fichiers, «ICA-Atom 1.3» et «package.xml», à laisser sur C:\wamp\www 

Paramétrer ensuite la base de données d’AtoM par clic gauche sur l’icône du serveur Wamp en bas à droite sur la barre des tâches, et sélectionnez : «php my admin», sur «Bases de données» en haut de l’écran à gauche, on renseignera deux champs : le nom de la base (il est conseillé de mettre «qubit», mais on est libre semble-t-il, de choisir un autre nom) et le codage de caractères dans la base (ici sélectionnez «utf8_unicode_ci») puis cliquez sur «Créer».

Extrait du manuel que Jean-François Moufflet a rédigé

Une fois la base créée, cliquez sur «Vérifier les privilèges» dans la ligne de la base qubit dans le tableau et y «ajouter un utilisateur» pour lequel on s’accorde évidemment tous les droits d’administration sur la base d’AtoM. Enfin, entrer un nom d’utilisateur ainsi que le mot de passe (par deux fois) et indiquer que l’utilisateur est un client «Local» (c’est important sinon AtoM ne fonctionnera pas) dans le menu déroulant.

Après avoir accorder à l’utilisateur tous les droits grâce au bouton «Tout cocher», on validera en cliquant sur «Exécuter» et en refermant le navigateur.

Le paramétrage de la base est terminé. Sur l’icône du serveur (dans la barre des tâches en bas à droite), on sélectionne : «Localhost» et la page d’accueil du serveur s’ouvre dans le navigateur. Les programmes que le serveur peut exécuter apparaissent sous la rubrique : «Your projects» et on y retrouve notre «Atom 1.3».
On suit les instructions (par validations successives, etc.), cela peut prendre un certain temps mais surtout ne toucher à rien pendant cette phase, et n’actualisez pas non plus la page même si l’étape semble longue (ce temps est nécessaire à Atom pour charger les données). Vient ensuite la page «ouverture de session» où on y entre les identifiants administrateur saisis plus haut lors du paramétrage.

Revenons maintenant à notre import CSV. Mon exemple de fichier CSV dont la première ligne était les éléments obligatoires de EAD n’a pas fonctionné. Nous sommes allés à la recherche d’un autre exemple sur un wiki de Qubit https://www.qubit-toolkit.org/wiki/CSV_import (c’est en anglais) où on explique qu’on doit au préalable normaliser les noms correspondant à ceux de AtoM. Et on nous fournit des exemples de fichiers disponibles. On se dit chic ! voilà qui mettra fin à notre essai d’import.

Je télécharge donc ce fichier CSV fourni par le wiki, il se présente sous forme zip (Example_information_objects_isad_csv.zip) et effectivement l'ordre des colonnes dans ce fichier semble être du même ordre que celui dans l'interface AtoM, à savoir les noms corrects dans des valeurs des cellules de la première ligne ce qui permet à AtoM pour importer des valeurs dans chaque colonne pour les champs AtoM.

legacyId;parentId;qubitParentSlug;identifier;title;creators;creatorHistories;creatorDates;creatorDatesStart;creatorDatesEnd;creatorDateNotes;levelOfDescription;extentAndMedium;repository;archivalHistory;acquisition;scopeAndContent;appraisal;accruals;arrangement;accessConditions;reproductionConditions;language;script;languageNote;physicalCharacteristics;findingAids;locationOfOriginals;locationOfCopies;relatedUnitsOfDescription;publicationNote;generalNote;subjectAccessPoints;placeAccessPoints;nameAccessPoints;descriptionIdentifier;institutionIdentifier;rules;descriptionStatus;levelOfDetail;revisionHistory;languageOfDescription;scriptOfDescription;sources;archivistNote;publicationStatus;physicalObjectName;physicalObjectLocation;physicalObjectType;culture
1;;;F1;Example Fonds;Test Creator 1|Test Creator 2;History of Test Creator 1|History of Test Creator 2;Dates for Creator 1|Dates for Creator 2;2000|2010;2001|2011;Date notes for Test Creator 1|Date notes for Test Creator 2;fonds;Example Fonds extent and medium;Example Repository;Example Fonds archival history;Example Fonds acquisition source;Example Fonds scope and content;Example Fonds appraisal;Example Fonds accruals;Example Fonds arrangement;Example Fonds conditions governing access;Example Fonds reproduction conditions;en|fr;en;Example Fonds language note;Example Fonds physical characteristics;Example Fonds finding aids;Example Fonds location of originals;Example Fonds location of copies;Example Fonds related units of description;Example Fonds publication note;Example Fonds general note;Subject 1|Subject 2;Place 1|Place 2;Name 1|Name 2;Example Fonds description identifier;Example Fonds institution identifier;Example Fonds rules and conventions;Final;Full;Example Fonds dates of creation, revision, and deletion;en|fr;;Example Fonds sources;Example Fonds archivist's notes;Published;Example Shelf;Example Shelf Location;Shelf;en

Le legacyId (première colonne) est soit disant utilisé pour associer des données existantes spécifiques aux données d’Atom en spécifiant les héritages (pour les relations parent/enfant) dans les cas où les données sont importées à partir de sources multiples et pour ne pas entrer en conflit (donc élément obligatoire).
Les autres éléments, parentId, qubitParentSlug, etc. sont propres aux erreurs lors de l'importation d’après le wiki...

On nous propose de créer une ligne vierge après la ligne du haut et remplir avec les valeurs de ce test.
Je teste une importation avec cet exemple et…pareil : macache bonnot !

Je crois que je vais laisser tomber l’import d’un CSV sur ICA-Atom à moins que quelqu’un d’entre vous n'y arrive, auquel cas je lui serai très reconnaissant de me montrer la tactique du gendarme.

vendredi 26 octobre 2012

ETAREP et EAD

Image tirée du site des AN  sur un exemple de recherche en ETAREP 

ETAREP est une base du Minutier central des notaires de Paris, Archives nationales (AN) qui donne au lecteur l’ensemble des répertoires des notaires (environ 3000 répertoires de la fin du XVIe au début du XXe siècle) sous forme d’images numériques avec leurs notices descriptives rédigées en XML/EAD.

Après la présentation de ETANOT dans un précédent billet, voici maintenant la base ETAREP telle qu’on pouvait encore l’utiliser en 2012. En 2013 en effet, avec la mise en chantier de la salle des inventaires virtuelle (SIV) sur l'Internet et dans les salles de lecture des Archives nationales, la configuration sera totalement différente puisque depuis n'importe quel lieu, le lecteur disposera d'un espace de travail personnel dans lequel il pourra sauvegarder le résultat de ses recherches sur les cotes et éventuellement y cliquer directement (système de cote cliquable) pour commander son article ou sa liasse de telle étude de notaire…mais pas les répertoires de tel notaire puisque ceux ci ont été intégralement numérisés et consultables ainsi sur le site des AN.

Rappelons que les répertoires des notaires sont des registres établis par lui et où sont consignés chronologiquement tous les actes passés dans son étude. Ils sont très utiles au lecteur qu’il soit généalogiste, historien, chercheur, etc. pour localiser un acte précis dont il ne connaît qu’un intervalle de dates. D’une manière générale, les répertoires indiquent la date, la nature de l’acte (la typologie des actes fera l’objet d’un billet à venir) ainsi que les noms des parties. C’étaient en somme les premiers instruments de travail des clercs et notaires qui, aujourd’hui, nous servent d’instruments de recherche à part entière.

Une opportunité pour moi donc d’évoquer la genèse de ETAREP et son devenir.

Les répertoires forment une série presque complète (XVIe-XXe siècle) au Minutier central des notaires de Paris qui en conserve sur plus de 200 mètres linéaires de rayonnages (en fait presque toutes les études ont des répertoires), ce qui représente (source : site actuel des Archives nationales) environ 3300 répertoires correspondant à plus de deux millions de pages environ. Ces répertoires avaient déjà été microfilmés au cours des années précédentes.

En fait, cette opération ETAREP s’inscrivait dans un projet plus vaste appelé NOEMI qui avait pour but de procéder à la description directe en XML/EAD des dits répertoires et de leur mise directe sur Internet. Après une phase de réflexion et d’étude de faisabilité commencé en 2003, c’est l’année d’après (en 2004 donc) qu’un marché de numérisation de ces microfilms fut confié à la société SAFIG Numway (une partie avait été numérisée en 2001 par la société Jouve pour les études I à X). 

Ont également été numérisés, les répertoires des études déjà traitées au fur et à mesure de leur versement ainsi que les plus anciens qui eux, avaient été insérés dans des registres (c’est un peu compliqué à expliquer ici mais au tout début, les notaires se servaient des registres des minutes pour établir leur répertoires). Au fur et à mesure de cette numérisation, le contrôle (qualité des images, cohérence, etc.) a été assuré par le service informatique de cette époque ainsi que par le département de la conservation.

En ce qui concerne l’encodage, la description des répertoires s’est faite en deux étapes, d’abord par la rédaction classique de notices EAD décrivant chacune l’état des répertoires d’un notaire dans une étude et ensuite par l’établissement de liens entre les notices descriptives et les fichiers images numériques par l’élément dao (c’est un fichier type tableur Excel qui a permis le récolement et le contrôle des images stockées sur un serveur). Une instance EAD ayant un niveau level="item" avec pour attributs label="feuillets"> [ici l’indication des feuillets en recto et/ou verso], puis les classiques unitid, unittitle, unitdate, physdesc, genreform, etc.

Exemple :
RE/IX/1 Répertoire chronologique du notaire untel pour l'étude IX 10 novembre 1631-12 janvier 1635 untel notaire Ce répertoire contient  50 feuillets de papier manuscrits, et fait partie d'un registre de 110 feuillets, hauteur 30,5 x largeur 21 cm foliotés par le notaire. Le registre est dérelié, le premier feuillet est détaché., etc., obtenu par le code suivant (où j'enlève les chevrons, l'éditeur l'interprétant comme du vrai code !): 
did unitid RE/IX/1 /unitid unittitle Répertoire chronologique du notaire untel pour l' corpname normal="ET009" étude IX /corpname /unittitle unitdate type="inclusive" normal="1631-11-10/1635-01-12" 10 novembre 1631-12 janvier 1635 /unitdate origination persname normal="nom, prénom" untel notaire /persname /origination physdesc Ce répertoire contient   extent 50 feuillets /extent de papier manuscrits, et fait partie d' extent un registre /extent de extent 110 feuillets /extent , dimensions hauteur 30,5 x largeur 21 cm /dimensions foliotés par le notaire. Le registre est dérelié, le premier feuillet est détaché. /physdesc /did, etc.
La description du contenu scopecontent indique que le répertoire contient les informations suivantes: nature de l'acte, nom, prénom des parties, numéro de l'acte, etc.

Lorsque un registre contient aussi le répertoire des actes produits par un autre notaire (cas évoqué plus haut), alors on le renseigne aussi dans le scopecontent et on y indique le nom du notaire dans origination, persname normal="nom de l’autre notaire, prénom de l’autre notaire "prénom nom, persname, origination.

Exemple de recherche par nom du notaire : dans le menu déroulant, on sélectionne le nom du notaire.
(image tirée du document en ligne (en pdf) sur un exemple de recherche en ETAREP)



La saisie de ces notices descriptives s’est faite sur des postes équipés de la licence XMetaL et l’équipe de saisie comptait alors 9 personnes par équipes de 2 personnes à raison de trois séances d’une demie journée par semaine (personnels scientifiques, agents administratifs, agents techniques) épaulés de temps en temps par des vacataires.
Les personnels scientifiques, ainsi que les vacataires, avaient au préalable suivi le stage de formation théorique et pratique à l’utilisation de XML et de la DTD EAD organisé par le service informatique de l’époque. Les autres agents avaient été formés par les responsables du projet.
La mise sur Internet s’est faite en plusieurs étapes, d’abord la création de dossiers (un dossier par notice) regroupant pour chaque notaire la notice en XML/EAD, le fichier Excel de récolement et les images numériques correspondantes. Ensuite ces dossiers ont été transférés sur un serveur, organisés en autant de sous-dossiers selon la structure de l’instance XML/EAD, traités par Navimages (les notices étant alors publiées sur Pleade) et le travail final, remarquable par sa simplicité d’interrogation, sa rapidité de chargement des images et son agréable ergonomie, sans compter sa documentation complète, se découvre depuis 2011 sur le site des Archives nationales (rubrique  : Interroger la base de données ETAREP).

Pour chaque image, je peux en effectuer une rotation, l’afficher à sa taille réelle, l’agrandir en une entière ou une partie d’image (très simplement, en dessinant un rectangle pour sélectionner la partie à agrandir) et évidemment l’imprimer et auquel cas (et là je cite l’avertissement sur le site des AN) «Les contenus (images ou textes) mis à disposition sur ce site sont la propriété exclusive des Archives nationales. Seule la reproduction en vue d’un usage exclusivement privé des images et des textes contenus dans les différentes pages de ce site est autorisée. Toute diffusion de contenus sous quelque forme et sur quelque support que ce soit (papier, audiovisuel ou numérique), pour quelque finalité que ce soit (pédagogique, scientifique ou commerciale), doit faire l'objet d'une demande d'autorisation préalable auprès des Archives nationales».

Seul léger bémol, mais ce sera différent une fois effectuée la migration de cette base sur le SIV (voir plus haut), pour le moment, la consultation de ETAREP est optimisée sur le navigateur Internet Explorer en ayant chargé au préalable le logiciel gratuit Adobe® SVG Viewer…mais je peux tout aussi consulter ETAREP sur Chrome de Google (mais sur lequel j’aurai également chargé un émulateur Internet Explorer…un greffon gratuit qu’on trouve sur le site de Chrome).

Bref, comme je l’avais expliqué dans le billet sur ETANOT, j’ai voulu évoquer ETAREP dans sa version actuelle avant sa migration dans le nouveau système SIV d’ici quelques mois. Rendez-vous est donné en 2013.


samedi 20 octobre 2012

Les Mudgal : danseuse gracieuse et chanteuse enthousiaste

(image trouvée sur le site du musée Guimet)

Hier vendredi 19 octobre à 20h30 à l'auditorium du musée Guimet, j'ai assisté à un excellent récital de danse classique Odissi. Question danse classique indienne, on connaît surtout le bharata natyam ou le kathak. L'une et l'autre (j'avais également assisté à ce type de danse, toujours à l'auditorium du musée Guimet) sont des danses traditionnelles magnifiques, rythmiques et qui se réfèrent à une histoire racontée, une narration sur un thème mythologique, originaire tantôt du nord de l'Inde, tantôt du sud.

L'Odissi vient plutôt de l'est de l'Inde, plus particulièrement de l'état de l’Odisha ou Orissa je ne sais plus trop, à côté du Golfe du Bengale.

Hier soir (et ce soir aussi), c'est Arushi Mudgal et ses musiciens qui nous offrent un spectacle et un récital de chant franchement exquis.

La chanteuse classique est en fait la sœur aînée de la danseuse qui interprète des tableaux mythologiques se référant à Krishna et à ses femmes, dont Rada, mais aussi des tableaux religieux (« rendre grâce à tel dieu ») ou à la nature (le printemps notamment). La chanteuse a franchement une très belle voix, elle se cale littéralement (ou alors c'est l'inverse ) aux pas de la danseuse. Un joueur de flûte et un percussionniste de talent complètent la «troupe».
La chanteuse m'a fait chaud au cœur, par son regard, sa tendresse, sa fragilité apparente, ses mimiques, son étroite et parfaite «communion» avec sa sœur.

J'avais trouvé le kathak très masculin, avec des pirouettes extraordinaires du danseur qui possède de grandes qualités physiques à cause des mouvements très rapides des pieds et des mains. L'Odissi est plutôt «féminin» je trouve, très gracile, sensuel et délicat dans les mouvements, jamais brusques ou alors franchement (surtout le dernier tableau).

Arushi Mudgal et sa soeur font partie d'une grande lignée de danseurs et de musiciens, des générations d’artistes comme s'il se fait en Inde. Elle a appris la danse par sa tante.
On apprend aussi que le flutiste confectionne ses propres flûtes (il en avait 2 hier soir). Quant au génial percussionniste, c'est sa première tournée à l'étranger...

Bref, nous avons vraiment beaucoup aimé cette forme de danse interprétée par une danseuse gracieuse et une chanteuse enthousiaste.

mardi 16 octobre 2012

ETANOT et EAC

La base ETANOT sur le site des Archives nationales en 2012


ETANOT est une base des Archives nationales (AN) qui donne la liste des notaires parisiens depuis le XVe siècle environ jusqu’à nos jours, même si de nos jours, on le sait, le Minutier central ne conserve pas encore leurs archives.

Chaque notaire y a fait l’objet d’une notice (environ 3300 notices) qui donne son identité, ses dates d’exercice, l’étude dans laquelle il exerce ou il a exercé (aujourd’hui plus de 130 études mais seules 122 sont répertoriés), son adresse, sa localisation, des éléments de biographie si on les connaît (la sous-série BB/10 ministère de la Justice, Notaires, conservés aux Archives nationales, nous donne ces informations), et évidemment les archives qu’il a produites, etc.
Ces informations ressemblent beaucoup à celles trouvées dans les normes de description archivistique: ISAD(G) et ISAAR(CPF)…beaucoup plus dans cette dernière puisque l'objectif d'ISAAR(CPF) était la rédaction de notices d’autorité offrant une description détaillée des entités Collectivités, Personnes et/ou Familles permettant d'élaborer des notices dans lesquelles la forme du nom du producteur d'archives est normalisée pour constituer un point d'accès, et où sont données ses caractéristiques essentielles pour pouvoir replacer ses archives dans leur contexte de production, aujourd’hui et aussi dans le futur (en 2013 il est prévu que les notaires versent leurs minutes aux AN)…

Un petit mot sur la norme internationale sur les notices d'autorité ISAAR(CPF) publiée en 1996 par le Conseil international des archives (ICA) puis révisée en 2004 (on a constaté en effet que si la norme de description ISAD(G) permettait de décrire des notices d'autorité dans sa zone du contexte (zone 3.2), celles ci étaient tout de même assez sommaires)...

On prévoit d’ici 2013 de migrer la base ETANOT vers le nouveau système informatique (SIA/SIV) des AN, plus précisément dans le référentiel producteur. L’occasion pour moi donc, de revenir sur la genèse de cette innovante base imaginée et conçue dès 2004 par une géniale archiviste, alors responsable du service informatique des AN. Une vraie cyber-archiviste très visionnaire pour l’époque. Bravo à elle.

Dans les formations que je dispense, je donne souvent l’exemple de cette base pour illustrer ISAAR(CPF) et EAC, ce que je compte faire dans ce billet.

Mais d’abord, quelques aspects techniques de ETANOT : les notices proviennent d’une fort ancienne base de données documentaire alimentée et à tenue à jour régulièrement par le personnel du Minutier central depuis les années 1990. Cette base a été complétée par d’autres apports pour lesquels je ne rentre pas trop en détail, notamment l'outil informatisé d’orientation dans les fonds du Minutier central appelé Noemi pour NOtaire MInutes, lancé en 1995 mais qui n’a pu être mené à son terme, etc.

C’est cette base (type séquentielle indexée, et donc Cindoc pour ne pas la nommer, et donc pas du tout relationnelle) qui a été convertie d’un format texte structuré vers le format XML grâce à un programme XSLT sur mesure ! …seule une cyber-archiviste pouvait imaginer tel traitement…et c’était déjà en 2004.
Comme vous le savez, XSLT permet de restructurer les données, de les enrichir et de créer une instance XML complètement différente de celle d’origine. Ce qui s’est passé pour cette migration pour laquelle divers traitements ont structuré les données, des éléments d'indexation ont également été rajoutés pour enfin, aboutir à une instance XML conforme à la DTD Encoded Archival Context (EAC) version 2004, publiée et aujourd'hui consultable en ligne sur le site des AN et donc du ministère de la Culture.

ETANOT sera migrée dans le référentiel producteur du SIA (le nouveau système informatique des AN) en 2013. On pourra alors, depuis une notice d'autorité, pouvoir atteindre par simple clic un répertoire produit par le notaire ainsi qu’à toutes ses images numériques (rappelons qu’un répertoire est un registre établi par le notaire, où sont relevés dans l’ordre chronologique tous les actes passés dans une étude en indiquant essentiellement la date, la nature de l’acte et les noms des principales parties concernées, cette base existe, il s’agit de la base ETAREP, consultable sur le même site mais d’une manière indépendante pour le moment à cette adresse).

Bon, revenons maintenant à ce pour lequel j’ai rédigé ce billet : les équivalences des zones d'ISAAR(CPF) dans EAC en prenant pour exemple la base ETANOT.

Liste des notaires de l'étude XXIX
(mention obligatoire : notice extraite de l'application ETANOT, pour toute diffusion publique ou exploitation commerciale, une autorisation préalable est à demander aux Archives nationales)

S’il n'existe pas de correspondance stricte (élément à élément) entre ISAAR(CPF) et l’EAC, on peut toutefois faire correspondre certains éléments de la norme à des éléments spécifiques de la DTD (où on y trouve l'intégralité des éléments d'ISAAR(CPF)).

Déjà, voyons l’élément racine obligatoire qui signale une nouvelle instance, elle se subdivise en deux éléments qui ne correspondent en rien aux deux sections 5 et 6 (5 Éléments d'une notice d'autorité et 6 Relations entre les collectivités, les personnes et les familles, et des ressources archivistiques ou autres). Ces deux éléments correspondent en fait à la Zone du contrôle 5.4 et, ici "description du notaire", qui regroupe les informations de 5.1 à 5.3...bon, c'est un peu alambiqué comme système mais on s'y retrouve ensuite lorsque l'instance est publiée et mise en ligne.

Ensuite seuls 4 éléments sont obligatoires dans ISAAR (CPF) [Type d’entité, Nom, Date, Numéro] et tous figurent dans ETANOT, sauf le premier, implicite, qui est 5.1.1. Type d’entité = P (personne). Les 3 autres sont 5.1.2 Forme autorisée du nom = ici Nom du notaire, 5.2.1 Date d’existence du producteur = ici Dates d’exercice et 5.4.1 Code d’identification notice = Numéro de notice (exemple FRDAFANCH00MC_NANOTAIRE03027).



Nom du notaire=5.1.2 Forme autorisée du nom
Dates d’exercice=5.2.1 Date d’existence du producteur
 Numéro de notice=5.4.1 Code d’identification notice
etc.
(mention obligatoire : notice extraite de l'application ETANOT, pour toute diffusion publique ou exploitation commerciale, une autorisation préalable est à demander aux Archives nationales)


Voyons à présent la reprise zone par zone en commençant par la Zone d’identification. On trouve 5.1.5 Autres formes du nom = Autre(s) forme(s) du nom (Formes parallèles du nom (5.1.3) n’a pas été utilisé de même que  Formes du nom normalisées selon d’autres conventions (5.1.4) ainsi que, et ça se comprend, le Numéro d’immatriculation des collectivités (5.1.6).

5.2.2 Histoire = ici Informations biographiques qui se retrouve autant que faire se peut, dans un grand nombre de notices (informations glanés ça et là dans les almanachs, bulletins officiels, tables des lois, etc. et notamment en BB/10).

5.2.3 Lieux = ici Adresse(s) professionnelle(s), se retrouve partout (exemple : rue de la Ferronnerie de 1776 à 1782, rue Croix-des-Petits-Champs de 1783 à l’an II) et une particularité est que «Paris» est implicite sauf mention contraire.

5.2.4 Statut juridique n’a pas été retenu dans ETANOT (aujourd’hui cela pourra poser un problème car comment donner l’information sur un notaire dépendant hiérarchiquement d'un autre «producteur» doté d’une personnalité morale, quel statut juridique pourra être retenu pour une «Société de notaires» par exemple ?)…j’ose imaginer et espérer, mais je n’ai aucune vision future de la V2 du SIA/SIV, que celle ci nous donnera la possibilité de le renseigner et de l’encoder.

5.2.5 Fonctions et activités non plus n’a pas été retenu dans ETANOT parce que implicite (il faudrait en effet mettre partout «Notaire»…).

5.2.6 Textes de référence : on aurait pu y mettre les informations des lettres de provision d’office, des décrets, des arrêtés de nomination, etc. mais en réalité on les retrouve dans 5.2.2 Histoire vu plus haut.

5.2.7 Organisation interne/généalogie, non retenu car il s’agit évidemment de Collectivités/Familles.

5.2.8 Contexte général : figure en introduction sur la page d’accueil du site, donc inutile de le répéter systématiquement.

Poursuivons notre reprise zone par zone et intéressons-nous au Type de relation qui, rappelons-le peut être chronologique, hiérarchique, d’association, d’appartenance (à une famille). Dans ETANOT, le type de relation est implicite sur le plan de la relation chronologique (on sait que tel notaire a eu pour prédécesseur untel et successeur un autre grâce aux noms qui s’affichent chronologiquement sous le numéro de l’étude concernée).

Pour ce qui concerne 5.4.2. Code d’identification du ou des services qui ont élaboré la notice d’autorité , le terme générique «Minutier central» est implicite.

5.4.3. Règles ou conventions suivies est indiqué sur la page introductive.

5.4.4. Niveau d’élaboration (projet, notice validée, révisée, détruite) : «notice validée» est implicite dans ETANOT…on aurait pu prévoir d’autres choix (la V2 du SIA/SIV donnera-t-elle la possibilité de l’encoder ?).

Enfin la Zone du contrôle.
5.4.5. Niveau de détail (élémentaire, moyen ou complet) : cette information manque également dans ETANOT mais comme la norme ISAAR (CPF) prévoit qu’une notice peut être élémentaire, moyenne ou complète, les niveaux «élémentaire» et «complet» étant définis par la norme, le niveau «moyen» est laissé à l'appréciation des utilisateurs, on peut supposer que le niveau est «complet» puisqu’à l’exception de Statut juridique, un bon nombre de champs est renseigné comme les Histoire, Lieux, Fonctions et activités, Textes de référence et Sources, etc.

5.4.6. Date(s) de création, de révision ou de destruction : manque dans ETANOT.

5.4.8. Sources : ces informations figurent dans «Autres documents connus relatifs au notaire» et dans «Éléments de bibliographie», mais il y a déjà beaucoup d’informations à ce sujet dans les pages d’introduction sur le site.

5.4.9. Notes relatives à la mise à jour de la notice : le nom de l’auteur de la notice ne figure pas dans ETANOT mais seulement dans la base de données à plat dont j’ai dit quelques mots plus haut.
Bon voilà tout. Ça fait un billet assez lourd mais je voulais absolument dire quelques mots de ETANOT dans sa version actuelle avant sa migration dans le nouveau référentiel producteur  du SIA/SIV d’ici quelques mois.



lundi 15 octobre 2012

Un homme fou de lumière : Hopper au Grand Palais

Le truc de Hopper c’est la lumière qui entre par une fenêtre, très délicat à réaliser.


Voici une exposition qui m’a réellement émerveillé ! celle d’Edward Hopper au Grand Palais en ce moment. Que du figuratif (il ne s’est jamais mis au cubisme) et sa femme qui était aussi peintre, en avait franchement horreur du l’abstraction. Sa femme Joséphine qu’il appelle Jo est représentée sur la dernière œuvre en fin d’exposition : Two Comedians en forme d’adieu au monde, en 1965…
…donc que du figuratif et de la nature à profusion (scène de la vie quotidienne, paysages de la campagne américaine, paysages du littoral, maisons, phares, bateaux, voie ferrée genre Paris-Texas de Wenders…).

Attention, il y a beaucoup de monde au Grand Palais ! avec ma carte coupe-file j’ai pu y pénétrer rapidement. Je vous conseille de prendre un audio-guide (5 €), les œuvres sont très peu commentées à l’exception des panneaux et sous-panneaux vraiment très bien rédigées. J’y retournerai volontiers avec cette fois un audio-guide.

Que y voit-on ? Qu’apprend-t-on ? Beaucoup de choses. Voyez plutôt tous les articles écrits sur lui, un wiki lui est aussi consacré. Bref pour faire rapide, Hopper est mort en 1967 vers ses 80 ans. C’est un américain de parents français et irlandais. Il est à Paris de 1906 à je ne sais plus combien, habite rue de Lille et peint d’admirables scènes parisiennes avec ou sans personnages (j’ai admiré les escaliers de son appartement, magnifique ! aucun être humain, que des marches d’escalier, tel un Francis Ponge de la peinture…).

Le truc de Hopper c’est la lumière, celle du soleil en particulier. J’ai vu, vraiment par hasard, un excellent reportage sur Arte hier dimanche (le même film vaut 20 € au musée, une vraie arnaque, à 10 € je l’aurai acheté mais pas à 20 !). On y apprend entre autres, qu’il avait beaucoup de mal à représenter la lumière qui pénètre dans la pièce éclairée de la maison à cause du positif et du négatif (lumière intérieure s’opposant à celle de l’extérieur, sombre) et que la lumière déforme la matière. Cette lumière entre toujours par une fenêtre ou une porte.

On y apprend aussi qu’il souhaitait (ou plutôt ses parents souhaitaient pour lui, il me semble) faire des études d’architecture et finalement s’orienta vers des études d’art à New York. Il devint illustrateur pour gagner sa vie (un diaporama de ses illustrations est projeté en continu au musée) et c’est après avoir exposé des aquarelles des grandes maisons bourgeoises de Gloucester en Nouvelle-Angleterre (des aquarelles de toute beauté vous verrez) qu’il se décide à se consacrer à la peinture (mais hélas il ne fera plus d’aquarelles) et qu’il commence à être connu. Mais au final, il produisit très peu (à la fin de sa vie, 1 à 2 par an !) mais fit beaucoup d’affiches, de gravures à eau-forte (exposées aussi) et évidemment de magnifiques aquarelles. Il travaillait avec lenteur, aimait la poésie française et le cinéma. Voilà tout.

Bref, il faut y aller au Grand Palais, quitte à faire la file 2 heures (oui, il paraît qu’il faut compter 2 heures de file pour ceux qui n’ont pas de coupe-file genre presse, sésame ou carte de la Culture, etc.), mais le jeu vaut la chandelle et puis vous n’êtes pas seul, il y a toujours un joueur de saxo qui semble toujours être présent sur le marches du Grand Palais, et qui vous accompagne et qui vous distrait. N’oubliez pas la petite monnaie.